Mettre la défense de notre environnement au cœur de notre réflexion, faire de l’Ile de France la première Eco-Région d’Europe telle est chers collègues notre ambition.
Pour mettre en œuvre cette volonté il nous faudra faire un formidable effort intellectuel, une véritable révolution culturelle. Le combat pour sauver notre planète ne peut être remis à demain. Il nous concerne tous. C’est pourquoi toutes nos interventions régionales devront non seulement être appréciées sur le plan social et économique mais aussi sur le plan écologique.
C’est cette vision globale qui seule peut nous permettre de regarder l’avenir avec confiance.
Mais cette préoccupation ne peut se nourrir de discours. Pour plagier un de nos collègues, si les mots d’amour son toujours agréables a entendre les preuves d’amour sont préférables.
C’est ce que ne semble pas avoir compris le gouvernement de Monsieur Raffarin qui, lorsque le Président de la République parle de la planète qui brûle, baisse les crédits du ministère de l’Environnement, s’oppose à la taxation des véhicules polluants comme les 4x4, gros consommateurs d’essence et aberration en ville, réduit les moyens accordés à l’ARENE provoquant même la réaction de sa Présidente inquiète devant le manque de moyens pour simplement faire face aux actions engagées en particulier dans le domaine des nouvelles énergies. Et il ne s’agit là que de quelques exemples…mais mon propos n’a pas pour objectif de se limiter à énumérer les contradictions qui existent aujourd’hui entre les promesses et les actes de ce gouvernement.
Je me réjouis donc que le Conseil Régional qui avait inscrit dans son programme électoral la construction d’une grande Eco-Région tienne aujourd’hui ses engagements.
Le budget de l’environnement que nous présentons n’est pas le premier pour notre majorité, et ce n’est pas le seul qui reflète notre préoccupation globale sur ces questions.
Ce n’est pas le premier car depuis six ans nous avons engagé la Région pour lutter contre les pollutions de l’air, de l’eau, pour initier une politique nouvelle de l’énergie, des déchets et pour préserver notre patrimoine naturel, nos espaces ouverts, nos forêts, notre agriculture périurbaine menacée par l’explosion urbaine et par un productivisme qui sacrifie trop souvent le sol et les réserves en eau, qui privilégie le court terme aux besoins du long terme.
Ce n’est pas le seul qui participe de notre politique environnementale. En effet dans de nombreux domaines nos choix ont une portée environnementale forte. Quand nous avons donné la priorité aux transports en commun sur la route nous avons répondu à la fois à une exigence sociale mais participé de l’amélioration de la lutte contre la pollution de l’air. Quand nous inscrivons 35,7 Millions d’Euros pour l’environnement des infrastructures de transport nous améliorons tout simplement les protections contre le bruit des routes et du rail. Quand nous demandons à ceux qui construisent ou rénovent les lycées de mettre en oeuvre les normes HQUE nous tenons à préserver l’avenir. Quand nous participons aux programmes de lutte contre les crues dans le cadre des actions interrégionales ou quand nous soutenons l’agriculture dans le cadre de nos politiques de développement économique nous prouvons que nous ne limitons pas nos actions au seul budget de l’Environnement.
Si ce n’est ni le premier, ni le seul qui traite de l’environnement, le budget de l’Environnement que nous sommes fiers de porter tous ensemble, est aujourd’hui un de ceux qui progresse le plus, preuve que nous ne nous contentons pas de discours.
Regardons donc la réalité en face.
En investissement nous augmentons les A.P. de 5,75 Millions d’Euros mais surtout nous faisons plus que doubler les C.P.qui passent de 58 Millions à 120,674 Millions. Ce signe fort dès la première année de notre nouveau mandat indique la direction dans laquelle nous nous engageons. Et je dis avec courtoisie à notre ami Jean Vincent Placé que ce budget que Michel Vampouille a préparé est notre budget, celui de toute la Gauche dans cet hémicycle.
Ce budget traduit l’approfondissement des politiques déjà instaurées dans le mandat précédent et permet la mise en œuvre de nouvelles orientations.
Le développement des actions initiées précédemment est particulièrement perceptible dans les politiques de l’eau que nous poursuivrons grâce à ce budget.
C’est particulièrement vrai dans le domaine de la dépollution des eaux usées et des eaux pluviales dont le budget en CP dépasse les 63,8 Millions d’Euros soit plus de 50% de l’ensemble de nos CP, en particulier pour les contrats de bassin.
Il en est de même pour notre politique de l’air pour laquelle nous augmentons fortement les crédits aux actions de dépollution des sources fixes dont les AP passent de 6,5 à 8 Millions d’Euros afin d’aider au renouvellement du parc de chaudière par le financement des surcoûts d’investissement liés a l’installation d’un brûleur bas NOX. De la même façon nous poursuivrons l’aide à l’installation de filtres afin de réduire les émissions de NOX dans les usines d’incinération.
Nous augmentons aussi fortement les crédits en faveur de la politique de l’énergie en faisant passer les AP de 5 à 7 Millions d’Euros en espérant que cette politique encouragera les investissements en particulier dans le domaine solaire.
De la même façon je me réjouis de l’augmentation globale des AP au bénéfice de l’Agence des Espaces Verts qui passe de19,668 à 22,151 Millions d’Euros en particulier sur le poste concernant l’aménagement des espaces acquis par l’A.E.V. Malgré cette augmentation je souhaite qu’à l’avenir nous augmentions de nouveau la ligne concernant les acquisitions foncières, car nous disposons-là d’un bon outil pour préserver les espaces ouverts contre l’urbanisation sauvage.
Enfin nous poursuivons notre politique en faveur des circulations douces en augmentant les crédits en AP accordés aux réseaux verts et équipements cyclables qui passent de 15,288 à 17,297 Millions d’Euros.
Mais ce budget permet aussi de mettre en œuvre des politiques nouvelles. Ainsi conformément aux orientations des lois de décentralisation, nous allons mettre en œuvre le plan régional des déchets et nous impulsons la création de Bruit-Parif tout en subventionnant les plans locaux de lutte contre le bruit.
En Fonctionnement nous augmentons à la fois les autorisations d’engagement de 13,689 à 19,3 Millions et les crédits de paiement de 13,689 à 17,367 Millions d’Euros.
Ainsi nous allons soutenir les démarches de développement durable des collectivités qui préparent des Agendas 21, tout comme nous tenons à encourager les programmes d’éducation à l’Environnement.
Nous augmentons aussi fortement les crédits de l’ARENE en A.E. et en C.P. à l’heure où je le disais tout à l’heure l’Etat réduit ceux de l’A.D.E.M.E.
Nous poursuivons et développons dans le domaine de l’eau comme dans le traitement des déchets les projets initiés par la Région en soutenant l’élaboration et le suivi des SAGE, l’Association Aquibrie qui peut piloter les actions en faveur de la nappe de Champigny, en s’associant au financement de la révision du P.R.E.D.I.S. (Plan Régional d’Elimination des Déchets Industriels Banaux) et en dressant un état des lieux du P.R.E.D.M.A.(Plan Régional d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés ).
Enfin nous allons mettre en œuvre une centaine d’emplois Tremplins en particulier pour aider à la création des Espaces Info Energie.
Permettez moi enfin au terme de cette intervention de formuler quelques propositions pour les budgets à venir.
Je souhaite personnellement que nous puissions élargir nos actions en faveur des énergies renouvelables et du solaire en particulier en élargissant les ayant droit aux subventions de la Région pour des investissements en capteurs solaires termiques et photovoltaïques.
Je souhaite aussi que nous intégrions dans notre réflexion concernant la révision du S.D.R.I.F., des mesures de protection des espaces ouverts inspirées par les préconisations que nous essayons de définir entre Régions Européennes qui rencontrent les mêmes problèmes que nous et qui souhaitent en particulier défendre l’agriculture périurbaines menacée par la spéculation foncière liée à la croissance urbaine parfois anarchique.
Enfin je pense qu’il serait utile de recentrer l’aide régionale en faveur de l’agriculture sur le soutien à l’agriculture biologique et aux efforts des agriculteurs qui reconvertissent leurs productions pour mieux répondre aux préoccupations des consommateurs franciliens. En effet pour importante que soit notre aide à l’agriculture elle ne représente que 3 à 4 Millions d’euros ce qui est peu de chose en regard des aides de l’Etat et des aides Européennes qui elles sont surtout destinées à la grande exploitation, souvent en monoculture céréalière. Nous pourrions ainsi donner à notre politique agricole une meilleure visibilité.
Vous le voyez, chers collègues, ce budget traduit bien notre volonté collective. Il semble même faire globalement consensus au-delà même des rangs de la gauche si j’en juge par le petit nombre des amendements déposés par l’opposition qui ne remettent pas en cause l’équilibre général de ce budget.
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