Toute la presse en a parlé, et l'anniversaire de sa mort a été évoqué sans retenue depuis deux jours par nombre d'éditorialistes en manque de scoop.
J'appartiens à cette génération qui est arrivée en politique dans le sillage des luttes émancipatices des peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique. La guerre d'Algérie, après celle d'Indochine, puis la guerre du Viet-Nam, les luttes révolutionnaires en amérique centrale et en amérique du sud, tous ces événements ont renforcé mes convictions, mes engagements pour plus de justice sociale, plus d'égalité à travers le monde, plus de solidarité et de fraternité.
L'engagement dans ces combats, d'hommes comme le Che, a servi d'exemple à nombre de jeunes de ma génération.Je ne le regrette pas, même si pour moi aussi, un jour le mur de Berlin s'est effondré.
Je suis lucide, et conscient des tragédies qui se sont produites dans les pays qui ont masqué de formidables injustices, parfois d'insuportables répressions derrière les valeurs humanistes portées par le socialisme.
Mais prendre conscience de tout cela, ne m'a jamais entrainé , au nom d'un terrible principe de réalité, à larguer les amares du combat pour plus de justice, de liberté et d'égalité. Je serai toujours du côté du faible contre le fort, des pauvres contre les riches, de ceux qui n'ont pas la parole, contre ceux qui détiennent tous les moyens de communication pour imposer leur vérité, j'aurai toujours le sentiment de ne pas en faire assez, toujours de l'admiration pour tous les combats désintéressés, pour ceux qui ne renoncent pas à la solidarité dans l'action, ne reculent pas devant l'individualisme et le modèle de sur-consommation que les plus puissants cherchent à nous imposer pour leur plus grand profit...Ce sont ces idées et bien d'autres que des hommes comme le Che m'ont fait partagé, ce sont ces idées que je veux conserver d'eux et que je veux transmettre ... car ces valeurs valent bien mieux que celles que notre société actuelle cherchent à nous imposer.
On me traitera d'idéaliste, peut-être de ringard, que sais-je de gauchiste, on évoquera mon passé à la LCR ,rien ne me fera renoncer ...à être dans le camp des hommes debout.
En parlant de justice sociale, il y a un autre "Che" bien vivant celui-là - le "miraculé républicain" comme son ami Georges Sarre l'a décrit - qui habite depuis belle lurette dans une HLM de la Montagne Sainte-Geneviève (pas dans les Alpes mais dans le cinquième arrondissement de Paris !).
Bon c'est vrai qu'il lui en coûte tout de même près de 1200 euros par mois pour son malheureux 5 pièces et qu'il ne fume pas de d'ostentatoires cigares cubains...
C'est à croire qu'il faudrait appliquer aux HLM le même principe qu'au Livret d'épargne populaire : chaque année on présente son avis d'imposition. Dès lors qu'on devient imposable : ciao ! et on laisse sa place à plus mal-loti que soi. Sinon il s'agit d'un privilège indu et les mal ou pas logés du tout apprécieront...
C'est sans doûte ce que le "Che" (le vrai) aurait dit au "Che" (le faux)...
Rédigé par : Luxfiat | lundi 15 oct 2007 à 17H38
C'est toujours pareil!!!C'est trop bien d'être mort jeune et en pleine période de gloire, ça rend hyper connu!!Regardez Marylin, JFK, Jésus, Jim Morrison, Janis et Jimmy...Tous jeunes, tous morts, tous connus...Par exemple, je n'ai jamais vu de poster ou de T Shirt Fidel Castro... Moi je dis, si le Che il était était pas mort si jeune, il serait: soit en prison, soit à la tête d'une dictature, soit il aurait succombé à un cancer du poumon; où alors il aurait été assassiné par un concurent, et là il aurait été en core plus connu!!!
Rédigé par : ganou | vendredi 12 oct 2007 à 17H47
Merci Maurice de rendre hommage à Ernesto.
Car au-delà de l'image que certains veulent aujourd’hui donner de cet homme idéaliste, qui était guérillero dans son époque, c'était aussi un type conscient des profondes inégalités de l'Amérique latine, et bien avant certains, un médecin qui n'a pas hésité à aller soigner les déshérités dans une léproserie.
Une homme exigeant, certes, mais avant tout pour lui-même, puisque très gravement asthmatique, il s'est toujours dépassé, y-compris dans le sport, bien avant la Révolution et qu’ensuite, il se faisait un point d’honneur à être un exemple pour tous, en étant volontaire, par exemple, pour les travaux agricoles.
Aujourd'hui, il nous faudrait deux, trois, une multitude de Guevara, pour venir à bout du libéralisme.
A tous les blogeurs, je conseille la lecture de "Justice Globale" chez mille et une nuits, recueil de textes du "Che" (appellation amicale argentine).
Rédigé par : Jean-Marc | vendredi 12 oct 2007 à 00H29