Mercredi soir, 17 Octobre, au Conseil Municipal, madame Goueta a apporté sa pierre, au combat engagé par la droite contre le Schéma Directeur de la Région Ile de France. Reprenant les arguments du Président de la République et ceux de la majorité UMP du Conseil Général, elle a multiplié les critiques contre un projet qu'elle avait appelé à soutenir un an plutôt.
La droite s'oppose en effet à notre projet sur plusieurs points importants. Elle souhaite continuer un hyper développement du pôle de la Défense, sans se soucier du réequilibrage territorial nécessaire au profit de l'Est de notre région. Elle souhaite faire de ce territoire un ilôt privilègié.Elle refuse tout autant les deux priorités essentielles de larégion , qu'il s'agisse de l'extension du maillage des transports en commun, ou de la construction nécessaire de 60000 logements par an.
A toutes ces allégations , j'ai répondu dans une intervention que vous pourrez découvrir en poursuivant la lecture de cet article.
Mais le Conseil n' a pas porté que sur ce point. Il a été beaucoup question de développement durable, la ville souhaitant s'engager dans l'élaboration d'un Agenda 21. La recherche d'un partenariat avec L'ARENE va dans le bon sens. En effet L’ARENE Ile-de-France (Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies), qui a été créée en 1994, est un organisme « associé » au Conseil régional qui contribue à l’intégration des préoccupations environnementales et énergétiques, et participe à la mise en oeuvre du développement durable en Ile-de-France.Elle cherche donc à sensibiliser aux questions environnementales, à diffuser les « bonnes pratiques », à faire connaître des méthodes et des opérations de «référence».Enfin elle évalue l’intérêt de nouvelles pratiques et aide à leur expérimentation.
Ce choix de partenariat et la demande de subventions au Conseil régional que je soutiendrai, pourrait nous incliner à l'optimisme si cette décision du Maire ne nous apparaissait pas comme très électoraliste. N'ayant jamais intégré le développement durable dans ses réalisations, elle veut signer une convention d'engagement sur cette question en Mars 2008, date des municipales. Mais au delà ce sont les interventions de ces conseillers municipaux, et tout particulièrement de son ancien maire adjoint à la sécurité, qu'elle s'est permise d'applaudir qui nous confortent dans l'idée qu'il s'agit pour elle de l'utilisation d'un gadget à la mode. Ce dernier, homme de droite assez extrème, ultra-libéral ,a tenu des propos dignes de Bush, en affirmant qu''il fallait se méfier des préconisations environnementales qui peuvent contrarier la liberté d'entreprendre.
A l'occasion de ce conseil municipal nous avons eu la confirmation du glissement très à droite des élus du MODEM, et tout particulièrement de Bruno Gouallou, qui ne parle plus du MODEM mais réutilise déjà le sigle de l'UDF. Le ralliement à l'UMP est en marche. Dans une intervention sur le SDRIF, il nous a expliqué que les pauvres devaient aller vivre loin de Paris, car la-bas au moins ils auraient une chance de devenir propriétaires.
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Conseil Municipal du mercredi 17 Octobre
Intervention de Maurice Lobry, au nom du groupe des élus socialistes
Pour un avis favorable au SDRIF
Madame le Maire
Chers collègues
Il y a un an, vous aviez appelé le Conseil Municipal à rendre un avis favorable sur le projet de SDRIF. Vous nous appelez ce soir, à émettre un avis contraire
Que s’est-il donc passé ?
Il y a un an, le président de l’UMP à la Région apportait son soutien au SDRIF, et dans la foulée les maires de droite, lui emboîtèrent le pas. Depuis il est devenu le secrétaire d’état d’un Président de la République qui a décidé de s’opposer à ce projet, qui contrarie sa vision de grandeur du pôle de la Défense.
Dans certaines civilisations on construisait une tour plus haute que celle des autres pour montrer à chacun qui était le chef. Aujourd’hui Nicolas Sarkozy veut sa Sarkoville à la Défense, c’est la folie des Hauteurs comme l’a titré un grand hebdomadaire d’opinion
Parce que notre projet le gène le Président de la République attaque. Dans un discours en Juin, il définit la stratégie. Il mobilise le préfet de Région, le Premier Ministre et au sein du Conseil Régional il charge son secrétaire d’état de porter la contradiction. Ce dernier retourne, tous les maires de droite en leur prédisant qu’ils vont perdre leur liberté d’initiative en matière de développement urbain.
Fidèle au poste, Madame GOUETA, entre dans cette logique. Elle a sa feuille de route, un argumentaire, celui de l’UMP. Elle n’a plus qu’à faire du copier coller de la position du Conseil Général des Hauts de Seine et y ajouter quelques conditions locales qu’elle sait irréalisables.
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Qu’en est-il des arguments de la droite ?
Sur la Forme tout d’abord nous tenons à préciser que le SDRIF que nous proposons a été élaboré sur des bases nouvelles.
Celui de 1994, avait été préparé par l’Etat, sans concertation. L’actuel projet, conformément à la loi, est certes pilotée par la Région mais ne sera validé qu’après l’approbation de l’Etat. Madame GOUETA n’ignore pas cette donnée. Au final le SDRIF ne sera pas seulement un document régional, mais un texte faisant consensus.
Le SDRIF que nous proposons a fait l’objet d’une élaboration concertée
Dès juin 2004, toutes les collectivités, tous les acteurs sociaux et économiques franciliens ont été invités, à s’exprimer sur les défis économiques, sociaux et environnementaux à relever. L’ampleur et la qualité de ces échanges ont conduit un grand nombre de collectivités ainsi que cinq des huit départements à l’approuver.
Le SDRIF que nous proposons témoigne enfin d’une ambition nouvelle
Il s’inscrit dans la tradition volontariste de Paul Delouvrier et cherche à répondre aux défis du 21ème en matière de solidarité, de performance économique et de développement durable. Le SDRIF doit être un instrument de lutte en faveur de l’égalité sociale et territoriale, et permettre par des aménagements volontaires un rééquilibrage spatial.
C’est à ce projet que s’attaque le Président de la République
Sur le Fond, nous tenons à réfuter tout d’abord les critiques sur nos perspectives d’aménagement
Nous avons eu raison de repousser le projet pharaonique du Conseil Général du 92, qui suppose la création de milliers de m2 de bureaux à la Défense, sans créer de logements, et contrevient donc à l’objectif du SDRIF de rééquilibrage des territoires par la consolidation des bassins de vie. Ce projet poursuivait un seul but : faire des Hauts-de-Seine en général et de La Défense en particulier un îlot privilégié en Ile-de-France. C’est au niveau de la Défense le même état d’esprit que les Champs-Élysées de Madame le Maire sur le boulevard Charles de Gaulle.
Nous faire, à ce propos, le reproche de ne pas nous appuyer assez sur les pôles dynamiques pour développer ou conforter une organisation polycentrique de la région est sans objet. Car notre projet identifie bien les pôles de développement existants mais en crée également de nouveaux à l’est.
Contrairement aux dénégations du pouvoir, nous affirmons que l’immobilier d’entreprise a fait l’objet d’analyses des besoins en offre foncière, analyses prenant en compte l’évolution des marchés en y associant l’Etat dans le cadre de groupes d’experts. Rappelons enfin aux élus, qui confondent leur rôle avec celui des promoteurs immobiliers, que le SDRIF n’est pas un document destiné à programmer des m² immobiliers.
Nous n’acceptons pas plus celles qui concernent notre politique des transports
Nous ne pouvons admettre d’avoir sous-estimé l’enjeu routier en Ile de France. Les arguments de la droite sont sur ce point en totale incohérence avec les propositions débattues et travaillées au sein du « Grenelle de l’Environnement »
Le SDRIF doit avoir selon nous une ambition planificatrice pour les trois prochaines décennies. Il implique que nous poursuivions et amplifions les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre dus notamment au trafic routier. Dans l’argumentaire du maire de Colombes, qui emboîte le pas du plus de routes nous lisons clairement son acceptation du doublement du viaduc de l’A86 que nous avons toujours refusé sauf si cette voie venait à être enfouie.
Conscients que la voiture n’occupera plus la même place dans les décennies à venir,sans rejeter tous les projets routiers, nous avons tenu à mettre en exergue la priorité d’un maillage plus dense et efficace des transports en commun, afin d’en encourager l’utilisation. Cela nous a conduit aussi à donner un avis défavorable dans le cadre du SDRIF à certaines infrastructures routières, demandées par l’Etat, présentant une utilité très limitée pour la mobilité des franciliens.
L’Etat nous accuse, par ailleurs de prévoir trop d’infrastructures à réaliser qu’il ne sera pas possible de financer. Si le coût des projets inscrits dans le SDRIF s’avère sensiblement plus élevé que celui des projets programmés dans le précédent Contrat de Plan, pour une durée similaire d’exercice budgétaires, c’est parce que nous nous fixons comme objectif un service régulier, cohérent et responsable. Dans ces conditions, n’avons-nous pas le devoir de pallier les carences de l’Etat qui sur cette responsabilité cherche à se désengager ? Cette remarque illustre la contradiction de l’argumentaire de Madame GOUETA sur les transports concernant Colombes. Comment proposer de nouvelles infrastructures quand ses amis au pouvoir cherchent à réduire les projets proposés.
Enfin les critiques concernant l’urbanisation et le logement sont totalement irrecevables.
Au nom de la densification, l’Etat récuse notre dispositif limitant à 15% sur 30 ans, l’extension des bourgs et des villages. Or, si l’on supprime cette règle, comment prétendre contenir l’étalement urbain. Oui nous préférons construire la ville sur la ville.
Dans la zone dense, l’Etat invoque la nécessité d’ouvrir plus d’espaces à l’urbanisation, faute de quoi il faudrait raser les zones pavillonnaires. Rappelons que parmi ces espaces figurent surtout ceux que l’Etat veut voir ouverts parce qu’il en détient la maîtrise foncière, même s’ils ne sont pas très bien desservis ou si les collectivités ne souhaitent pas développer encore du logement en raison d’équilibres habitat emploi très défavorables. Il lui faut bien trouver de l’argent pour combler ses déficits.
Sur la densification, madame le maire serait bien inspirée de nous préciser à cette occasion, ses projets pour la ville de demain. Elle conteste les propositions raisonnées du SDRIF sur Colombes, mais laisse la main aux promoteurs qui bétonnent notre ville. Comme son homologue d’Asnières rêve-t-elle d’une ville de 100 000 habitants, et pour y parvenir de livrer la zone pavillonnaire comme son collègue de la Garenne aux projets des promoteurs.
La Droite nous reproche enfin d’avoir inscrit comme objectif la construction de logements sociaux en outrepassant clairement la loi SRU. Parce que les demandeurs de logements sociaux sont nombreux dans notre région nous assumons cette décision politique. La droite reste opposée à l’augmentation de la construction de logements sociaux. Nous le savons bien à Colombes ou pendant près de quatre années, aucun logement social n’a été construit. En refusant tous les instruments qui permettent de répondre à la crise du logement, la droite montre dans les faits que le droit opposable au logement est à oublier au plus vite au fond des tiroirs.
Vous l’aurez compris votre position madame le Maire, est une nouvelle fois une position politicienne, obéissant à des impératifs partisans, sans vision générale d’aménagement de notre région. Nous ne vous suivrons pas sur cet avis, car nous ne changeons pas d’opinion au gré des pressions politiques. Nous confirmons donc notre soutien au projet de SDRIF présenté par la région Ile de France.
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