Conseil municipal du 22 mars 2007
Etant en déplacement à l'occasion d'un séminaire national à Rennes sur la place de l'Agriculture périurbaine dans les SCOT, dont je rendrai compte sur ce blog prochainement, dans le cadre de mes responsabilités régionales, je n'ai pu exceptionnellement assister à ce Conseil. Mais avant de partir j'avais tenu à travailler avec Michèle Etcheberry l'intervention que cette dernière a faite au nom du groupe. Je veux aussi la remercier pour les informations que vous trouverez ci-dessous et qui résument ce conseil.
Le point le plus important portait sur le vote du budget. C'est l’acte politique majeur de la vie municipale.
Comme les autres années, nous n’avons pas pris part au vote du budget proposé par le maire.
Dans le débat qui s'est ouvert à cette occasion, Michèle Etcheberry, Présidente du groupe Socialiste est intervenue pour développer les arguments que nous opposons au bilan d'auto-satisfaction dressé par le Maire.
Vous trouverez cette intervention en entrant dans la deuxième partie de cet article.
Sur les autres questions les élus socialistes ont à de nombreuses reprises animé ce Conseil.
Philippe Sarre a souligné que le label BB+ obtenu par la ville dans le cadre du développement durable était fantaisiste. Nous avons apporté la preuve que la société qui avait remis ce label n’était autre que la filiale de l’entreprise qui assure le marketing politique des villes de droite, et donc n‘avait rien à voir avec l’ADEME, agence gouvernementale habilitée à ce genre d’opérations.
Les élus ont aussi rappelé au maire qui a décidé la suppression des tribunes( expression des groupes politiques dans le journal de la ville, depuis le mois de mars),qu'elle aurait pu ne pas le faire . En effet, une affaire en cours au Plessis Robinson a donné raison en première instance à l’opposition qui réclamait son maintien.
Nous sommes aussi longuement intervenus sur les délibérations portant sur la rue d’Estienne d’Orves dans sa partie ouest (près de Conforama) .Le commissaire enquêteur, dans le cadre de l’enquête publique a rendu un avis négatif à l’élargissement. Nous étions déjà intervenus dans le même sens lors de conseils municipaux précédents. Le maire a dit qu’elle passerait contre cet avis.
Nous nous sommes enfin félicités que le permis de construire soit demandé pour la reconstruction du collège Henri Dunant.
Les autres délibérations (65) n’ont pas entraîné de débats particuliers.
Le public était nombreux avec surtout la présence des habitants des Fossés Jean opposés à la démolition du 11 rue Jules Michelet.
Retenez dès maintenant que le prochain Conseil municipal aura lieu le 15 Mai après l'élection présidentielle.
Débat budgétaire 2007 : intervention de Michèle ETCHEBERRY
Madame le Maire, chers collègues
Madame le Maire, à l’occasion du vote du budget de notre ville, vous avez souhaité, par une lettre distribuée aux habitants et aux frais des contribuables, présenter le bilan de vos six années à la tête de la commune.
Il n’aura pas échappé aux observateurs avertis, que cette précipitation dans un moment peu propice, (nous sommes en pleine campagne présidentielle) était uniquement expliquée par l’interdiction que fait la loi aux maires de communiquer sur leur bilan dans l’année qui précède l’élection municipale.
Après le premier Mars, cette communication aurait dû être payée sur vos deniers personnels et imputée sur vos dépenses de campagne, comme candidate déjà annoncée aux prochaines municipales.
Au-delà de cette petite manœuvre, c’est sur le fond que je souhaite intervenir pour opposer à votre autosatisfaction la vérité des faits.
J’analyserai quatre points.
Le premier concerne le désendettement.
Vous mettez en avant le désendettement de la ville, mais vous cachez la réalité sur l’évolution de la dette depuis six ans.
Les quatre premières années de votre gestion municipale ont été marquées sans surprise par une réduction de la dette. Celle-ci s’est effectuée sur le dos des colombiens frappés eux d’une augmentation de 30% de fiscalité locale et privés de réalisation pendant cette période.
Il vous est donc facile,dans ces conditions, de vous octroyer le mérite de cette évolution qui ne fut que le résultat mécanique de votre inaction.
Mais depuis deux ans les choses changent et vous n’en parlez pas.
En effet vous aviez inscrit au budget 2006, 80 Millions d’ € d’emprunts et vous en prévoyez 97,4 cette année, soit une augmentation de plus de 20% .Et puisque vous aimez les renvois à la municipalité précédente,nous n’en n’avions inscrit que 31,3 Millions d’€ en 2001.
Cette augmentation du recours à l’emprunt va se traduire par un accroissement net de la dette de 19 Millions d’Euros en 2007, quand nous n’inscrivions en 2001 qu’un accroissement de 6,4 Millions d’Euros.
Derrière ces chiffres se cache une réalité toute simple que vous aviez dénoncée en son temps et que vous pratiquez aujourd’hui : quand on investit pour réaliser d’importantes infrastructures, on s’endette
Le deuxième point concerne la fiscalité locale.
Vous mettez en avant une réduction d’impôt de 5%
et une nouvelle fois vous trompez les habitants de notre commune.
En effet cette réduction ne se traduira pas par une baisse de 5% de l’impôt payé par les habitants car, en fait, il ne s’agit que d’une baisse des taux.
J’ai repris ma taxe d’habitation 2006, et j’ai constaté que la baisse du taux de 2% de l’année passée n’avait entrainé sur la part communale qu’une réduction de 0,32%, soit 4. €
Bien peu de choses en comparaison de l’augmentation de la taxe depuis 2001 qui est passée de 828 € à 1229 € ,soit une augmentation de 341 € , c'est-à-dire 41,18% de hausse en 5 ans !
Votre réduction des taux de 5% ne provoquera guère plus de 10 € de réduction de l’impôt payé…
A ce rythme il faudrait 35 années de réduction semblable, pour effacer votre hausse injustifiée.
Et puis, quelle générosité quand on sait qu’en 2001 la ville percevait au titre de la taxe d’habitation 12,7 Millions d’Euros, et que vous en prévoyez 18,39 Millions pour 2007, soit une augmentation de 44% de la recette.
Enfin, quel scandale quand on sait que cet impôt est le plus injuste, qu’il frappe sans discernement les plus faibles. Or il était dans votre pouvoir, par le jeu des abattements, de moduler les hausses que vous souhaitiez imposer aux colombiens en modifiant les critères.
Comptez sur nous pour revoir au lendemain des municipales de 2008 la fiscalité locale, pour réintroduire plus de justice sociale.
Le troisième point concerne les associations, dont vous majorez les subventions de 7%.
Ce chiffre global, qui arrive bien tard, en année préélectorale, masque des inégalités entre associations,et des hausses parfois supérieures pour certaines.
Quoi qu’il en soit au final votre engagement n’est supérieur que de 100 000 euros, soit en six ans une augmentation de 2,56%.
C’est peu si on compare à l’augmentation de l’indice des prix qui a été dans cette période, chiffres officiels de 2,1 en 2001,
2,3 en 2002,
2,2 en 2003,
2,1 en 2004,
1,5 en 2005,
1,5 en 2006 et qui est prévue à 1,8 pour 2007.
Au total l’indice INSEE est passé de 104,3 en 2001 à 114,7 en 2006, soit une hausse de 9,97% en 5 ans.
Il va sans dire qu’un autre effort de rattrapage est nécessaire.
Nous l’avons ciblé à 20% pour simplement revenir au niveau des moyens dont disposaient les associations en 2001..
Nous pouvons introduire un autre élément de comparaison pour apprécier les efforts de la ville en regardant la place de l’aide aux associations en 2001 et en 2007 par rapport au budget.
Pour nous en 2001 l’effort représentait 2,15% du budget total ; il ne représente plus pour vous que 1,65%, soit une baisse relative de l’effort pour les associations de 23%.
Alors vos discours sur l’aide aux associations ne tromperont personne.
Le quatrième chiffre concerne le logement.
Nous vous donnerons acte de la frénésie constructive des promoteurs amis qui ont fait sortir de terre des centaines de logements, tous plus chers les uns que les autres, et totalement inadaptés aux besoins de la majorité de la population de notre commune.
Ce choix est délibéré ; c’est celui de toutes les municipalités de droite du secteur qui espèrent ainsi bétonner leur électorat.
Mais au-delà de vos calculs, c’est un mauvais coup qui contribue à la montée des prix du foncier sur le territoire de notre ville.
Ce sont des choix politiques comme les vôtres qui chassent toujours plus loin du centre, non seulement les populations modestes, mais aussi nombre de couples de salariés moyens, de jeunes à la recherche d’un premier logement, des plus anciens ne disposant pas de retraites suffisantes.
Nous le savons, votre référence c’est Neuilly ou Levallois, c’est même parfois les Champs-élysées. Et pour plagier votre modèle Nicolas Sarkozy, vous pourrez bientôt dire à ceux qui n’arrivent plus à vivre à Colombes « si vous ne pouvez pas payer les loyers trop chers, si vous ne pouvez pas acheter alors quittez-là ! ».
Quant aux logements sociaux permettez nous de vous rappeler que la loi SRU
Permettez nous aussi de vous rappeler que les chiffres officiels de la préfecture notent que depuis 2001 le nombre de logements sociaux construits par la ville reste à une ou deux unités près voisin de zéro.
Quant aux projets ANRU pour les quartiers nord, il est urgent d’attendre, semble dire le ministère, débordé par les demandes, et perplexe devant ses caisses presque vides.
En attendant ce sont les habitants que vous essayez de lanterner mais ils ne se laisseront pas avoir par la répétition de vos promesses.
Ils enragent de voir que les efforts consentis par vos soins ne concernent pas leur quartier. Avec eux nous constatons, comme à l’Ile Marante l’abandon du patrimoine..
Sur l’emploi également, nous infirmons vos chiffres.
.
Vous déclarez haut et fort 8000 personnes entrant dans l’emploi ou retrouvant un emploi depuis 2004. Et sans complexe, vous imputez ce résultat à votre politique.
Nous ne mésestimons pas le travail effectué par les services de la ville, les actions de la mission pour l’emploi, le travail des services du CCAS, mais nous contestons l’interprétation que la municipalité fait des chiffres.
Nous sommes choqués que l’on puisse faire de la politique politicienne avec la situation des plus faibles. Car tout de même, à lire vos chiffres, il ne devrait plus y avoir dans cette ville ni chômeurs ni Rmistes.
Pourtant, la réalité est bien différente.
Vous le savez, les chiffres officiels du chômage sont contestés, leur publication pour le mois précédent est remise à plus tard, pour ne pas gêner sans doute le ministre de l’intérieur., Les radiations font sortir chaque année des milliers de chômeurs des statistiques, les travailleurs à temps partiel subi, payés sur la base du SMIC, n’apparaissent plus non plus alors qu’ils se retrouvent parfois SDF,
vous savez bien aussi que de nombreux habitants de notre commune sont concernés par cette réalité, et malgré cela votre expression sur ces questions est triomphaliste.
C’est une honte.
Pour. Colombes, les chiffres officiels comptabilisaient toujours en juin 2006, 3860 demandeurs d'emploi de catégorie 1 (immédiatement disponibles et à la recherche d'un CDI à temps plein). Il faut y ajouter, ceux de la catégorie 6, 724, à la recherche d'un temps plein mais ayant exercé une activité de plus de 78 h le mois précédent.
Nous arrivons à un total de: 4584.
Ces chiffres font de Colombes la ville qui compte le plus de chômeurs après Nanterre dans notre département.
Quant aux chiffres du RMI ils sont en forte hausse et atteignent d’après la CAF :
1908 allocations payées, et 416 suspendues soit au total 2324.
Et ce résultat fait de Colombes la ville qui compte le plus de rmistes après Nanterre.
Ces données, vous le voyez bien, devraient conduire à plus de modestie, plus de respect
D’autant qu’à ces chiffres il faudrait rajouter nombre de personnes en situations précaires, familles monoparentales où les femmes sont majoritaires, beaucoup de jeunes en difficultés, ce qui globalement doit correspondre à 15 20 % des habitants de Colombes..
Le temps strictement compté ne me permet pas d’aborder d’autres points.
J’aurai pu approfondir bien d’autres sujets :
Celui de la sécurité où vous omettez de parler des agressions sur les personnes, en forte hausse
Où vous associez à la baisse des atteintes aux biens la police municipale et la vidéosurveillance, alors que celle-là est essentiellement liée aux progrès techniques apportés sur les voitures ou sur les téléphones portables.
J’aurai pu aussi insister sur l’absence d’une politique culturelle, et sur les insuffisances de la politique sociale, mais il ne m’est pas possible de développer davantage.
Vous l’aurez compris vos choix ne sont pas les nôtres, nous ne voterons pas votre budget.
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