Au Conseil Municipal du 15 Novembre, une nouvelle fois le Maire de Colombes est revenu sur son projet d'aménagement de l'ilôt de la Marine de Colombes .
Sur la photo vous situerez la Marine facilement,au sud du boulevard Charles de Gaulle qui traverse Colombes à partir du Pont de Bezons.C'est le grand rectangle gris, bordé des batiments à toit rose au nord et de petits batiments au sud, juste avant la cité des Cannibouts.Entre cette cité et la Marine vous appercevrez le long de la rue Pierre Expert les toit de 5 pavillons concernés par l'extension.Entre l'autoroute et la Marine sur l'arrière de l'ilôt se trouve une zone d'activité bordée de vert, un carré rose sur lequel se trouve le terrain des gens du voyage, entre les deux l'école des Côtes d'Auty, et de part et d'autre de la rue Champy qui passe devant l'école et est parallèle au boulevard des allignements de pavillons.Tout se périmètre est concerné par l'extension de la zone d'intervention de la Marine.
Aujourd'hui le projet a pris beaucoup de retard à cause des hésitations de la mairie et de propositions toutes plus fantaisistes les unes que les autres comme l'installation de l'atelier de remisage des tramways sous le terrain de la Marine.
Devant les refus conjugués de l'Etat et de la RATP , elle a du revenir sur ses demandes. Mais pour permettre à ses amis promoteurs de construire davantage elle envisage maintenant d'étendre le périmètre d'intervention en détruisant les pavillons qui entourent les batiments actuels.
Pour répondre à ses projets Jacques Grossard ancien Maire-Adjoint chargé de l'urbanisme est intervenu au nom de tous les groupes de l'opposition. En poursuivant la lecture de cet article vous trouverez la totalité de cette intervention.
Conseil municipal du 15 novembre 2006
ZAC de la Marine
Intervention de Jacques GROSSARD au nom de l’ensemble des élus de l’opposition.
Dans le rapport sur le bilan de la concertation préalable, il est fait un rappel instructif des étapes et des péripéties de cette opération qui n’a pas avancé depuis cinq ans ; c’est le troisième projet depuis 2001 !
On peut y lire : « Il ressort de la concertation une approbation du nouveau projet…… »
Je suis d’accord avec cette affirmation car ce projet consacre l’abandon de la solution de 2005 qui prévoyait l’enfouissement du garage des tramways avec au dessus un projet délirant qui n’a pas résisté longtemps aux analyses de la RATP et de l’Etat …. et surtout à la réalité des coûts !
Vous êtes donc revenue sur le projet et vous avez choisi la solution que nous préconisions dès juillet 2005, à savoir :
- l’implantation du garage des tramways sur un terrain indépendant au fond de la parcelle,
- un désenclavement de l’îlot par une voie nouvelle,
- un programme immobilier en façade sur le boulevard.
Mais vous vous êtes entêtée et au final vous avez perdu du temps et retardé le tramway.
Retour vers un projet plus raisonnable, mais vous en profitez pour faire une extension de la ZAC et là nous ne sommes plus d’accord !
La ZAC doit rester dans son périmètre initial ; les 25 000 ou 27 000 m² dégagés par la destruction des bâtiments de la Marine sont suffisants pour porter un projet important et de qualité en harmonie avec l’évolution du quartier.
Quelques points tirés des commentaires et des réponses faites aux nombreuses remarques portées sur le registre de concertation, vont me permettre de justifier cette position.
L’école de 12 classes :
Vous proposez de démolir l’école maternelle actuelle et d’en reconstruire une autre, primaire et maternelle regroupées, à coté de l’Espace des Quatre Chemins, en détruisant les pavillons de la rue Pierre Expert.
Outre le coût d’une telle opération, la surface que vous prévoyez est, dites vous, « calculée en fonction de ratios sur lesquels tout projet d’équipement d’enseignement est basé… ». Mais rien sur ces ratios en Commission, sur leur origine et leur fiabilité.
Vous prévoyez en tout et pour tout un terrain de 3 750 m² pour une école de 12 classes qu’il faudra prévoir avec des accès indépendants, 2 cours séparées et 2 centres de loisir.
C’est beaucoup trop petit ; pour donner une idée, c’est la surface qu’occupe l’école actuelle des Côtes d’Auty. La localisation choisie ne permettra aucune extension. Paradoxalement, étendre la ZAC et placée l’école à cet endroit, ne permet pas de réaliser un équipement digne de ce nom !
Si une telle école est indispensable, elle doit se situer sur l’emprise de la Marine avec les autres équipements.
La démolition des pavillons :
Vous indiquez que « les propriétaires doivent comprendre l’intérêt général… ». C’est difficile à comprendre quand on voit la surface dégagée par la démolition des bâtiments de la Marine qui libère suffisamment de place.
Au contraire, maintenir l’existant, même avec des ruptures de volumétrie, c’est favoriser l’insertion urbaine du projet et la mixité.
Ici, comme rue d’Estienne d’Orves, on a le sentiment que vous portez un regard méprisant sur l’habitat populaire et modeste, loin du centre ville et qu’en conséquence vous pouvez démolir sans égards.
Les parkings :
Curieusement, alors que vous fustigez le manque de parkings dû à « l’imprévoyance de vos prédécesseurs….. » vous ne prévoyez qu’une place pour deux logements en accession et une place pour trois logements sociaux.
On pourrait dire : « tiens, enfin une action pour le développement durable en limitant la place de la voiture dans un quartier bien desservi ».
Mais alors, que vient faire ce parking public de 500 places, véritable « aspirateur » à voitures ?
On le sait bien, le nœud routier A 86 / bd C. de Gaulle, avec deux lignes de tramways et le pont de Bezons restera un point dur. Pourquoi vouloir augmenter encore le trafic dans ce secteur par la construction d’un parking destiné avant tout aux non colombiens ?
L’explication de la présence de ce parking peut cesser d’être un mystère si on imagine qu’il est conçu pour être concédé à un opérateur privé du type Eiffage et donc, trouver un apport de financement et de profits.
Là, on n’est plus dans le développement durable ni dans le développement urbain mais …. dans le développement des gros sous !
Ce parking n’a pas sa place sur la Marine et son abandon dégagera des espaces pour des réalisations au service des habitants et entreprises du quartier.
La volumétrie du projet :
C’est un projet trop dense :
- 35 000 à 40 000 m² pour du logement, c’est au moins 500 logements
- 15 0000 à 20 000 m² pour des activités et des commerces, c’est presque la moitié des Portes de la Défense au pont de Charlebourg,
- a cela s’ajoutent une médiathèque, une école et un square de 5 000 m² en pleine terre
La conséquence se retrouve dans la hauteur : 21 m soit R+6. Sur la parcelle de la Marine le COS atteindrait 3, disproportionné au regard de l’environnement.
Le modèle qui semble vous faire rêver, c’est la ZAC Danton à Courbevoie. Il est vrai que c’est le même urbaniste ! Mais la ZAC Danton, c’est plus de 30 ha avec des tours, jouxtant la Défense….. On ne joue pas dans la même catégorie !
Le projet doit être dédensifié pour être plus en harmonie avec le quartier. Le tramway doit avant tout desservir les usagers et non pas devenir le seul prétexte à la densification immobilière.
La redynamisation de la zone d’activité :
Cette belle intention restera un vœu pieux. La localisation irréfléchie de l’aire d’accueil des gens du voyage verrouille la zone. Le seul accès demeurera par la rue de Sartrouville sauf à casser des pavillons et à amener de la circulation en plus dans l’intérieur de l’îlot.
Je vous invite à tester l’accès à cette zone d’activité depuis le boulevard C. de Gaulle. Il faut affronter les embouteillages sous le pont, emprunter la contre-allée de la A86 jusqu’au niveau de Metro à Nanterre puis passer sous l’autoroute et revenir par l’autre contre-allée. Vu l’encombrement quasi permanent de ce secteur c’est rédhibitoire pour le bon fonctionnement des entreprises.
Le projet initial prévoyait le déplacement de cette zone d’activité sur la Marine ; ce n’était pas si bête que ça !
Le coût pour la ville :
Nous ne disposons d’aucun élément sur ce sujet. Vous reconnaissez que l’Etat n’a pas encore arrêté le prix de vente de la Marine, car il sera tenu compte de la nature des projets. De plus le prix des pavillons à acquérir sera élevé.
Tout cela pèse lourd dans un bilan dans lequel il faudra bien réintégrer toutes les dépenses engagées et rendues inutiles par votre remise en cause du projet initial. Il faut y ajouter le coût du déménagement du musée des transports ; on n’est pas loin des 2 millions d’euro !
Ces arguments et d’autres encore, seront développés dans le cadre de l’enquête publique qui se déroulera du 21 novembre au 22 décembre 2006.
Nous ne pouvons soutenir ce projet trop dense comportant une extension de la ZAC.
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